Les cultes polythéistes et le judaïsme monothéiste ont précédé l’avènement du christianisme dans le bassin méditerranéen. La croyance en de multiples divinités imprégnait la culture des peuples antiques. Puis le peuple hébreu s’est tourné vers la reconnaissance d’un Dieu unique, Yahvé. Jésus de Nazareth, dans ce contexte, a grandi au sein de la communauté juive, respectueux des préceptes de Moïse. Cependant, son message et son identification au Messie annoncé ont jeté les bases d’une nouvelle foi qui allait se répandre rapidement. Ainsi, le christianisme puise ses racines dans le judaïsme tout en ouvrant une voie nouvelle. Il constitue un tournant décisif dans l’histoire des religions.
Les religions antérieures au judaïsme
La religion ougaritique
Avant l’avènement du judaïsme, la région de Canaan était marquée par la religion ougaritique, centrée autour du dieu El. Des tablettes découvertes à Ougarit attestent de l’existence d’un panthéon de divinités telles que Baal, dieu de l’orage, ou encore Asherah, déesse de la fertilité. Le polythéisme et les sacrifices rituels animaliers caractérisaient cette religion antique.
Le polythéisme des Arabes
Les Arabes de la péninsule arabique pratiquaient un polythéisme issu de cultures mésopotamiennes. Ils adoraient des divinités telles Allat, déesse trinitaire, Al-Uzza, déesse de la fertilité, ou encore Hubal, dieu lunaire. La Kaaba abritait les idoles de ces dieux. Des pèlerinages étaient effectués à La Mecque, carrefour commercial et religieux. En 610, Mahomet initie l’islam en prêchant contre le polythéisme ancestral.
La naissance du judaïsme
L’évolution vers le monothéisme
D’abord polythéiste, la religion des Hébreux a évolué vers le monothéisme entre le XIIe et le VIIIe siècle avant J.-C. Les douze tribus d’Israël, issues de Jacob, ont progressivement abandonné le culte de divinités multiples pour se tourner vers la croyance en un dieu unique, Yahvé. Ce processus s’est accompagné de l’émergence de l’hébreu comme langue sacrée vers 800 avant notre ère.
La croyance en Yahvé
Ensuite, la foi en Yahvé s’est imposée comme fondement du judaïsme naissant. Selon la tradition juive, c’est Abraham qui, le premier, a développé l’idée d’un dieu unique vers 1800 avant J.-C. Puis, après leur installation en Canaan, les douze tribus ont adopté le culte exclusif de Yahvé, dieu tutélaire, entre le XIIe et le VIIIe siècle. Ce monothéisme rigoriste s’est développé en opposition avec les religions polythéistes des autres peuples du Proche-Orient ancien.
Jésus, juif observant la loi mosaïque
Jésus de confession juive
Né de parents juifs dans une région de culture juive, Jésus a grandi dans la foi d’Israël. Au temple de Jérusalem, à l’âge de douze ans, il interroge les docteurs de la Loi et révèle sa connaissance approfondie des Écritures. Adulte, Jésus se rend régulièrement à la synagogue le shabbat pour prier et enseigner. Il respecte les fêtes juives comme la Pâque. Ses premiers disciples sont juifs. Par sa pratique religieuse, Jésus appartient pleinement au judaïsme de son temps.
Jésus fidèle à la foi d’Israël
Bien que critiquant certaines dérives des pharisiens, Jésus ne remet jamais en cause les fondements de la religion juive. Au contraire, il se réfère constamment à Moïse et aux prophètes dans son enseignement. Lorsqu’il est interrogé sur le plus grand commandement, Jésus cite le shema d’Israël : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur ». Respectueux du sabbat, il affine le sens de cette prescription en rappelant que « le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat ». Jésus veut accomplir la Loi, non l’abolir. Il se présente d’ailleurs comme le Messie promis au peuple juif.
Les grandes étapes spirituelles précédant le christianisme
Jésus est né au sein d’un peuple, les Hébreux, dont la croyance s’est progressivement orientée vers le monothéisme. Le message chrétien s’inscrit dans une longue tradition spirituelle remontant aux cultes polythéistes du bassin méditerranéen. Le judaïsme a jeté les bases d’une religion tournée vers un Dieu unique. Jésus a cependant inauguré une nouvelle ère, celle d’une foi universelle centrée sur sa propre personne. Ainsi, le christianisme s’enracine dans le passé tout en ouvrant des perspectives inédites. Au-delà des dogmes, la quête spirituelle traverse les siècles, invitant chacun à s’interroger sur le sens de la vie.